Contexte

Dans l’UE, 19 % de la population est âgée de 65 ans ou plus (Eurostat, 2020). D’ici à 2100, on s’attend à une augmentation de 15 % des personnes âgées de 80 ans et plus. À mesure que le vieillissement progresse, le risque de déclin physique et cognitif augmente, de même que la fréquence des maladies chroniques et des comorbidités (Kirkland, 2013).

Étant donné la pression croissante pour faire face aux coûts supplémentaires des soins de santé et des services sociaux associés au vieillissement de la population et à la charge de morbidité chronique, une planification minutieuse de programmes préventifs et durables est justifiée.

L’activité physique (AP) est considérée comme l’un des traitements non pharmacologiques les plus puissants pour les maladies non transmissibles (Santanasto, 2018), et des niveaux d’AP plus élevés sont associés à de meilleures trajectoires de vieillissement en bonne santé (Daskalopoulou, 2017).

Néanmoins, les personnes âgées constituent le groupe le moins actif, puisque seulement 11 % d’entre elles suivent les recommandations actuelles en matière d’activité physique (Gomes, 2017). Il a également été démontré que les personnes sédentaires bénéficient de courtes périodes d’activité tout au long de la journée, d’une durée approximative de 1 à 10 minutes (McPhee, 2016 ; Powell, 2011 ; Healy, 2008).

Le comportement sédentaire (CS) (défini comme toute activité d’éveil en position assise, allongée ou couchée où la dépense énergétique est <1,5 équivalent métabolique) (Tremblay, 2017) semble avoir un effet indépendant mais négatif sur les trajectoires. La sédentarité a été associée à un risque accru d’obésité, de maladie cardiovasculaire, de cancer, de diabète et de mortalité globale, ainsi qu’à une réduction de la mobilité et des interactions sociales. (Copeland, Ashe, Biddle, et al, 2017).

En Europe occidentale, en 2015, le manque d’AP était le quatrième facteur de risque de mortalité, à l’origine d’environ 3 millions de décès (Kahlmeier, 2015). Le CS a considérablement augmenté au cours des trois dernières décennies et il est régulièrement rapporté qu’il augmente avec l’âge (Van Ballegooijen, 2019).

Les programmes d’AP et d’exercice physique sont souvent menés en groupe et constituent une bonne occasion pour les participants d’avoir des interactions sociales, d’établir des relations de soutien et d’être socialement intégrés.

En outre, l’AP améliore le bien-être psychologique et émotionnel, ce qui entraîne des avantages directs pour la santé, sur la base de ce que l’on appelle l’effet de bien-être de l’exercice, identifié dans la littérature (Hyde, 2011).

Selon la théorie de l’élargissement et de la construction des émotions positives, les formes agréables d’AP génèrent du bonheur et apportent des émotions positives qui, à leur tour, pourraient être associées à la réduction de la solitude (Newall, 2013).

Bien qu’il soit de plus en plus évident que le plaisir peut être un élément clé pour l’adhésion et le maintien des programmes d’AP, cette composante a rarement été au centre des programmes d’AP ciblant les personnes âgées. En effet, le contenu des programmes est déterminé par l’accent mis sur les avantages fonctionnels de l’AP pour prévenir les incapacités liées à l’âge.

L’insuffisance de l’AP et les comportements sédentaires chez les personnes âgées sont liés à des obstacles sociaux, culturels, économiques et éducatifs, ainsi qu’à des obstacles liés au handicap, à des problèmes de santé et à la discrimination pour différentes raisons. En particulier, les femmes âgées, les personnes ayant un faible niveau socio-économique, les aidants et les personnes âgées issues de minorités ethniques font partie de ceux qui ont moins de possibilités d’accéder aux programmes d’AP et ont rarement été une cible spécifique des programmes d’AP.

Des différences spécifiques au sexe sont également signalées : en Europe, les femmes sont moins actives physiquement que les hommes (Van Tuyckom et al. 2012 ; Van Tuyckom et Scheerder, 2010 ; Hovermann et Wicker, 2009 ; Hartmann-Tews, 2006 ; Van Bottenburg et al. 2005 ; Rütten et Abdu-Omar, 2004).

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